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Édition numérique © cmft, juin 2014
N’aie aucune pensée de haine contre ton frère, mais n’hésite pas à réprimander ton compatriote pour ne pas te charger d’un péché à son égard. (Lév. 19,17)
Une grande partie du livre de l'Exode et presque tout le Lévitique retracent les cérémonies de la loi mosaïque, qui avait été donnée particulièrement aux enfants d'Israël, et laquelle était un tel joug, dit l'apôtre Pierre, que ni nos pères, ni nous, n'aurions pu le supporter. Nous en sommes donc délivrés : c'est là une branche de la liberté chrétienne que Christ nous a procurée. Il est cependant facile d'observer que plusieurs excellents préceptes moraux sont parsemés dans l'exposition de ces lois cérémonielles. Nous en trouvons plusieurs dans ce chapitre 19 ; ceux-ci, par exemple : Tu ne recueilleras point les grains de ta vigne, mais tu les laisseras au pauvre et à l'étranger ; je suis l'Éternel votre Dieu. Vous ne déroberez point, et aucun de vous ne mentira à son prochain. Tu n'opprimeras point ton prochain et tu ne le pilleras point : le salaire de ton mercenaire ne demeurera point chez toi jusqu'au lendemain. Tu ne maudiras point le sourd, et tu ne mettras rien devant l'aveugle qui le puisse faire tomber, mais tu craindras ton Dieu : Je suis l'Éternel. Vous ne ferez point d'iniquité en jugement ; tu n'auras point d'égard à l'apparence du pauvre, et tu n'honoreras point la personne du grand, ce à quoi poussent mille tentations. Tu n'iras point médisant ton peuple, crime que les lois humaines n'ont jamais pu prévenir. Viennent ensuite ces paroles. N’aie aucune pensée de haine contre ton frère, mais n’hésite pas à réprimander ton compatriote pour ne pas te charger d’un péché à son égard.
Pour bien comprendre cette importante direction, et pour que nous puissions l'appliquer salutairement à nos âmes, examinons ces trois points :
I. Que devons-nous réprimander ou reprendre ? Quelle est la chose ici prescrite ?
II. Quels sont ceux que nous avons reçu l'ordre de réprimander ?
III. Comment faut-il les réprimander ?
I.
1. Examinons premièrement la nature du devoir qui est prescrit : que devons-nous réprimander ou reprendre ? Mais qu'est-ce que réprimander ? C'est dire à chacun ses défauts. Ce sens est clairement indiqué par les mots qui suivent : Tu ne souffriras pas de péché en lui. C'est donc le péché que nous sommes appelés à réprimander, ou plutôt c'est celui qui commet le péché : nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour le convaincre de ses fautes, et le conduire dans la bonne voie.
2. La charité exige que nous l'avertissions de ses péchés avant tout, mais aussi de toute erreur, qui pourrait l'entraîner au péché, s'il y persévérait. Si nous ne haïssons pas notre frère dans notre cœur, si nous l'aimons comme nous-mêmes, nous nous efforcerons toujours de le prémunir contre toute mauvaise voie, et contre toute erreur qui conduit au mal.
3. Mais si nous désirons ne pas voir nos efforts rendus inutiles, nous devons réprimander rarement quelqu'un pour ce qui est sujet à discussion et pour ce qui admet le pour et le contre. Une chose me paraît mauvaise : Je me fais un scrupule de la faire ; et tout aussi longtemps que ce scrupule existe, si je la fais, je pèche devant Dieu. Mais un autre ne doit pas être jugé d'après ma conscience ; s'il se tient ferme ou s'il tombe, c'est à son maître à le juger. C'est pourquoi je ne le reprendrai que pour ce qui est évidemment mauvais. De ce genre, sont les jurements, les malédictions que n'osent pas défendre, ceux-même qui les prononcent, quand on les en réprimande avec douceur. De ce genre est encore l'ivrognerie condamnée par l'ivrogne lui-même quand il est dans son bon sens ; de ce genre est aussi, aux yeux de la généralité, la profanation du dimanche ; car s'il y en a parmi ceux qui se rendent coupables de ces péchés, qui essaient parfois de les excuser, il en est peu qui persisteront à le faire, si vous les regardez d'un œil fixe, et si vous en appelez à leur conscience devant Dieu.
II.
1. Voyons, en second lieu, quels sont ceux que nous sommes appelés à réprimander. Il est d'autant plus nécessaire d'examiner ce point, que plusieurs personnes bien disposées affirment que l'Évangile nous défend de réprimander certains pécheurs. C'est le sens qu'on a voulu donner à cet avertissement solennel du Seigneur, dans son sermon sur la montagne : Ne jetez pas vos perles aux pourceaux, de peur qu'ils ne les foulent à leurs pieds, et que se tournant ils ne vous déchirent. Mais voici le sens de ces paroles : Ne jetez pas vos perles, c'est-à-dire, les sublimes doctrines, les mystères de l'Évangile, à ces hommes que vous savez être abrutis, plongés dans le péché, et dépourvus de toute crainte de Dieu : ce serait exposer ces joyaux précieux au mépris, et vous-même à un traitement injurieux. Cependant, notre devoir est de reprendre ceux que nous savons être des chiens et des pourceaux, dans le sens des paroles du Seigneur, quand nous leur entendons dire ou que nous leur voyons faire ce qu'ils n'ignorent pas être mauvais. — Si nous ne le faisons pas, nous haïssons notre frère dans notre cœur.
2. Le mot prochain comprend tout enfant d'Adam, tout être qui respire, qui a une âme à sauver. Et s'il y a quelques pécheurs, à l'égard desquels nous n'accomplissions pas ce devoir d'amour, parce qu'ils sont plus méchants que le reste des hommes ; il se peut qu'ils persévèrent dans leurs iniquités, mais Dieu redemandera leur sang de nos mains.
3. Comme elle est frappante la remarque présentée par Baxter, dans son ouvrage qui a pour titre : L'éternel repos des saints. « Suppose que tu viennes à rencontrer dans l'autre monde un pécheur a qui tu as refusé cet office d'amour, tandis que vous viviez tous les deux sous le soleil ; que répondras-tu à ses reproches ? —À telle époque et dans tel lieu, Dieu m'avait remis entre tes mains ; je ne connaissais pas alors le chemin du salut, et je cherchais la mort dans mes voies trompeuses, et tu m'y as laissé, sans essayer une seule fois de m'arracher à ce sommeil ! Si tu m'avais fait part de ta science ; si tu m'avais exhorté à fuir la colère à venir, ni toi, ni moi, n'aurions été forcés de venir dans ce lieu de tourment !
4. Quiconque à une âme à sauver peut attendre de ta part ce bon office d'amour. Ce qui ne veut pas dire cependant qu'il doit être accordé à tous les hommes, avec la même mesure. On ne peut pas nier qu'il en est auxquels il est dû plus particulièrement. Nos parents sont les premiers dans ce cas ; après eux viennent nos époux et nos enfants ; puis nos frères et sœurs, et notre parenté, selon le degré de proximité ; puis nos domestiques, qu'ils aient pris avec nous un engagement pour plusieurs ou pour peu d'années ; enfin, nous devons ce bon office d'amour à nos compatriotes, aux membres de la société soit civile, soit religieuse, dont nous faisons partie. Ceux-ci surtout y ont un droit particulier, parce que les sociétés religieuses sont formées dans le but que nous veillions les uns sur les autres, pour ne pas souffrir de péché en notre frère. Si nous négligeons de réprimander quelques-uns d'entre eux, quand une belle occasion s'en présente, nous devons, sans aucun doute, être classés avec ceux qui haïssent leurs frères dans leur cœur. Et comme elle est sévère la sentence que prononce l'Apôtre contre ceux qui sont ainsi disposés ! Celui qui haït son frère, quoique cette haine ne se montre ni par des faits, ni par des paroles, est un meurtrier ; et vous savez, ajoute-t-il, qu'aucun meurtrier n'a la vie éternelle demeurante en lui ; Il n'a point en lui la semence qui croît en vie éternelle ; en d'autres termes, son état spirituel est tel, que s'il y mourrait, il ne pourrait pas voir le ciel. Négliger ce devoir, n'est donc pas une petite chose, c'est exposer évidemment noire salut final à un grand danger.
III.
Nous avons vu ce que c'est que réprimander notre frère et quels sont ceux qu'il faut reprendre ; il nous reste à examiner le point le plus essentiel : Comment, de quelle manière devons-nous les réprimander ?
1. Il faut l'avouer : bien accomplir ce devoir est une chose très-difficile, quoique plus difficile pour les uns que pour les autres. Il y a des hommes particulièrement qualifiés pour cela, soit par la nature, soit par l'usage, soit par la grâce, qui ne sont embarrassés, ni par la fausse honte, ni par ce pesant fardeau, — la crainte de l'homme ; qui sont à la fois prêts à entreprendre cette œuvre d'amour et habiles à l'exécuter. Elle ne leur est donc qu'une très légère croix, si même elle leur est une croix. Ils éprouvent un certain goût pour elle, et ils en ressentent un plus grand contentement que celui qui résulte du sentiment que nous avons fait notre devoir. Mais que ce devoir soit une grande ou une petite croix, nous savons que nous sommes appelés à le pratiquer et fussent les difficultés plus grandes encore, nous savons en Qui nous avons mis notre confiance, et qu'il accomplira certainement sa promesse : Ta force durera autant que tes jours.
2. De quelle manière réprimandons-nous donc notre frère, pour rendre cette répréhension très utile ? D'abord, prenons bien soin de le faire dans un esprit d'amour, dans un esprit de tendre bienveillance pour notre prochain, comme envers un être qui est l'enfant de notre Père commun, et pour lequel Christ est mort, afin qu'il eut part au salut. Alors, par la grâce de Dieu, l'amour produira l'amour : l'affection de celui qui parle se répandra dans le cœur de celui qui écoute ; et vous verrez, dans la saison convenable, que voire travail n'aura pas été en vain auprès du Seigneur.
3. En même temps, veillez avec grand soin à ce que vous parliez dans un esprit d'humilité. Prenez garde à ne pas avoir de vous-même une plus haute opinion que vous ne devez. Si vous avez une trop haute opinion de vous-même, vous pourrez à peine éviter de mépriser votre frère ; et si vous montrez, ou même éprouvez le plus léger mépris pour celui que vous reprenez, votre œuvre sera détruite, et vous serez exposé à perdre votre travail. Aussi, pour prévenir la seule apparence d'orgueil, il vous sera souvent nécessaire d'être très explicite sur ce sujet : repoussez toute préférence de vous sur lui ; et tandis que vous réprimandez ce qu'il y a de mauvais, reconnaissez ce qu'il y a de bon, et bénissez-en le Seigneur.
4. Il faut encore avoir grand soin de parler dans un esprit de douceur, aussi bien qu'avec humilité. L'Apôtre nous assure que la colère de l'homme n'accomplit point la justice de Dieu. La colère, quoiqu'embellie du nom de zèle, produit la colère, et jamais l'amour ou la sainteté. C'est pourquoi nous devons, par tous les moyens possibles, en éviter même l'apparence : qu'il n'y en ait pas la plus petite trace dans nos yeux, dans nos gestes, dans le ton de notre voix, qui doivent au contraire exprimer une disposition calme, humble, aimante...
5. Mais en même temps, ne vous reposez pas sur vous-même ; ne mettez aucune confiance en votre sagesse, dans votre manière de parler, ou dans quelque capacité que ce soit. Pour que ce que vous dites ou faites réussisse, ne regardez pas à vous-même, mais à l'Auteur de tout don parfait. Tandis que vous parlez, ayez donc vos cœurs levés continuellement vers celui qui opère tout en tous ; et ce qui sera dit dans un esprit de prière, ne tombera pas à terre.
6. Voilà ce qui regarde les dispositions avec lesquelles vous devez parler quand vous reprenez votre prochain. J'en viens maintenant à ce qui regarde la manière. On a vu souvent que commencer la répréhension par une profession franche de bienveillance, faisait pénétrer profondément dans le cœur ce qu'on avait dit ; en général, cela produira un bien meilleur effet, que ce grand ressort à la mode, — la flatterie, qui a souvent aidé les hommes du monde à exécuter des choses étonnantes ; mais les mêmes choses, et de plus grandes encore, ont été produites plus souvent par une simple et candide déclaration d'amour désintéressé. Quand vous éprouvez que Dieu a allumé cette flamme dans votre cœur, ne la cachez pas ; donnez-lui sortie : elle s'élancera comme l'éclair, et les cœurs durs, froids, se fondront en votre présence, et connaîtront que Dieu est véritablement avec vous.
7. Quoiqu'il soit vrai que le point principal, quand nous reprenons notre prochain, est de le faire dans un bon esprit, néanmoins il faut avouer que plusieurs petites circonstances, qui regardent la manière, ne sont pas sans influence, et par conséquent ne doivent pas être négligées. Ainsi, quand vous reprenez quelqu'un, vous devez le faire avec gravité, pour que vous paraissiez être ce que vous êtes en réalité, sérieux. Une répréhension plaisante produit peu d'effet, et est vite oubliée. D'ailleurs, elle est bien des fois prise en mauvaise part, comme si vous ridiculisiez la personne que vous reprenez ; et certes ceux qui ne sont pas accoutumés à railler, ne veulent point qu'on les raille. Un moyen de donner un air sérieux à ce que vous dites, c'est, autant que possible, de vous servir des propres expressions des Écritures. Nous observons souvent que la parole de Dieu, dans une conversation particulière, a une énergie à elle ; et le pécheur, au moment qu'il s'y attend le moins, éprouve qu'elle est plus perçante qu'une épée à deux tranchants.
8. Cependant cette règle générale de réprimander avec sérieux, a quelques exceptions. Il est des cas rares où, comme le remarque un bon juge de la nature humaine, ridiculum acri fortius, — une petite raillerie bien placée pénètre plus au vif qu'un solide argument. Cette manière de reprendre peut surtout être employée, quand nous avons à faire à des personnes étrangères à la religion ; et quand nous condescendons à agir ainsi, nous y sommes autorisés par cet avis de Salomon : réponds au fou selon sa folie, de peur qu'il ne s'imagine qu'il est sage.
9. Le mode de la répréhension peut, à d'autres égards, varier selon l'occasion. Tantôt vous jugerez convenable de vous servir de beaucoup de paroles, pour exprimer votre avis avec détail ; tantôt vous jugerez bon de n'employer que très-peu de mots, qu'une courte phrase ; et quelquefois, peut-être serait-il sage, quand la personne que vous voulez réprimander est bien votre supérieur, surtout, de ne pas prononcer une seule parole, et de ne faire usage que d'un soupir, ou d'un regard, ou d'un geste ; et ce blâme muet sera souvent accompagné de la bénédiction de Dieu ; et, par conséquent, produira un bien meilleur effet que ne le ferait un long discours étudié...
10. N'oubliez pas aussi la remarque de Salomon : une parole dite à propos est bonne. Sans doute, si la providence vous appelle à réprimander quelqu'un que vous ne verrez plus probablement, vous devez saisir l'occasion qui s'offre, et parler en temps et hors de temps. Mais quand il s'agit de ceux que vous voyez fréquemment, vous pouvez attendre le temps le plus opportun. C'est ici que le conseil du poète trouve place. Parlez Si validus, si lactus erit, si denique pascit, — quand on est en bonne humeur ou qu'on vous le demande. Dans ce cas vous devez choisir le moment mollia tempora fundi — où son esprit est calme et bien disposé ; et Dieu vous enseignera alors la manière de parler, puis bénira ce que vous aurez dit.
11. Permettez-moi maintenant de vous prémunir contre une erreur. On fait passer pour une maxime incontestable, qu'il ne faut pas essayer de reprendre un homme qui est pris de vin. La répréhension, dit-on, est alors repoussée, et ne peut avoir aucun bon effet. Je n'ose pas dire cela. J'ai vu plusieurs exemples du contraire. En voici un : Il y a maintes années, que passant à Moorfield, près d'un homme tellement ivre, qu'il ne pouvait pas se tenir debout, je mis une brochure dans sa main ; il la regarde, et dit : Un mot — un mot à un ivrogne ! Cela me concerne, Monsieur ! J'ai tort, je le sais ; permettez-moi de vous parler quelques moments. Il me retint une bonne demi-heure par la main ; et je crois qu'il ne s'est jamais plus enivré.
12. Je vous en conjure, frères, par les miséricordes de Dieu, ne méprisez pas les pauvres ivrognes ; ayez pitié d'eux ; reprenez-les en temps et hors de temps ; que la fausse honte, ou la crainte des hommes ne vous empêche pas de retirer du feu ces tisons. Plusieurs d'entr'eux se condamnent — et ne se cachent pas leur mauvaise situation, dans laquelle ils se trouvent — Mais ils désespèrent : ils n'ont aucun espoir d'en sortir, et ils s'y enfoncent d'avantage parce que personne n'espère pour eux ! J'ai vu des pécheurs de tout genre, disait un vieux vénérable ministre, retourner souvent à Dieu, mais je n'ai jamais vu un ivrogne converti. Moi, j'en ai connu des milliers. Toi qui lis ces lignes, es-tu adonné à ce vice ? Eh bien ! Écoute les paroles du Seigneur ! J'ai un message de la part de Dieu pour toi, Pécheur ! Ainsi a dit le Seigneur ; n'abandonne pas ton espérance. Je ne t'ai pas délaissé. Celui qui te dit qu'il n'y a pas de secours pour toi, est un menteur dès le commencement. Regarde ! Voilà l'Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde ! Le salut est venu aujourd'hui vers ton âme ; prends garde seulement de ne pas mépriser Celui qui parle. En ce moment même, Il te dit : mon fils, aie bon courage, tes péchés te sont pardonnés !
13. Enfin, vous qui êtes actifs dans cette œuvre d'amour, ne soyez pas découragés, quand même, après avoir fait tous vos efforts, vous ne verriez pas de fruit. Vous avez besoin de patience en cela ; puis, quand vous aurez fait la volonté de Dieu, la moisson viendra. Ne vous lassez point de faire le bien, car vous moissonnerez en son tems, si vous ne vous relâchez pas. Suivez l'exemple d'Abraham qui espéra contre toute espérance. Jette ton pain sur la face des eaux, et après plusieurs jours tu le trouveras.
14. Je n'ai plus que quelques mots pour vous, mes frères, qui êtes ordinairement appelés méthodistes. Je n'ai jamais entendu dire ou lu, qu'un grand réveil religieux eut été opéré sans être suivi de cette disposition à réprimander. Je crois qu'il n'en peut pas être autrement ; car qu'est-ce que la foi, si elle n'agit pas par la charité ? C'est ce qui eut lieu dans toutes les parties de l'Angleterre, quand le réveil actuel commença : tous les membres de ce réveil, tous les Méthodistes, comme on les nomme, réprouvaient partout le péché extérieur. Certes c'est aussi là ce que font, au commencement de leur conversion, tous ceux qui étant justifiés par la foi, ont la paix avec Dieu, par notre Seigneur Jésus-Christ. Et quand ils emploient ce talent précieux, il ne leur est jamais ôté. Au nom de Dieu ! recommençons cette œuvre d'amour : venez, frères, riches et pauvres, levons-nous comme un seul homme, et que chacun de nous reprenne avec soin son prochain, et ne souffre pas de péché en lui. Alors toute la Grande-Bretagne et l'Irlande connaîtront que nous n'allons pas à la guerre à nos propres dépens : Oui, Dieu nous bénira, et les extrémités de la terre le craindront.
Manchester, juillet 28, 1787