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Edition numérique © cmft, octobre 2008
Si ton œil est net, tout ton corps sera éclairé. Mais si ton œil est mal disposé, tout ton corps sera ténébreux ; si donc la lumière qui est en toi n’est que ténèbres, combien grandes seront les ténèbres mêmes (Math. 6,22-23)
1. La simplicité, principe qui gît dans l’intention, et la pureté, qui gît dans les affections, sont, dit un homme pieux, les deux ailes qui élèvent l’âme au ciel. Le célèbre et bon évêque Taylor recommande avec force le premier de ces principes au commencement de son excellent livre intitulé : RÈGLES POUR VIVRE ET MOURIR SAINTEMENT. Il commence cet ouvrage par insister sur cela, comme étant le premier point de la vraie religion, et il nous y avertit que sans cette pureté nos efforts pour parvenir là sont inutiles et impuissants. M. Law, un élégant et solide écrivain, appuie avec force sur cette même vérité dans l’appel sérieux a une vie pieuse, un livre qui n’est pas surpassé, et qui n’est peut-être pas égalé par aucun livre écrit en anglais, soit pour la beauté des expressions, soit pour la justesse et la profondeur des pensées. Et quiconque considérera de quelle manière notre Maître la recommande dans les versets cités ci-dessus, ne pourra pas blâmer un disciple de Christ de ce qu’il insiste fortement sur ce point.
2. Examinons attentivement tout le passage pris dans son sens littéral. — L’œil est la lumière du corps. Or, ce qu’est l’œil pour le corps, l’intention l’est pour l’âme. — Nous pouvons observer avec quelle exacte justesse notre Seigneur place la simplicité dans l’intention entre les désirs mondains et les soins mondains qui tendent tous les deux à la détruire. — Si donc ton œil est pur, ajoute le Seigneur, c’est-à-dire si ton œil n’a que le Seigneur en vue, tout ton corps, c’est-à-dire, toute ton âme, — sera éclairé, rempli de sainteté et de bonheur. Mais si ton œil est mal disposé, s’il a tout autre objet que Dieu en vue, tout ton corps sera ténébreux ; si donc la lumière qui est en toi n’est que ténèbres, combien grandes seront les ténèbres mêmes ? Combien n’es-tu pas privé de toute vraie connaissance, de toute vraie sainteté et de tout vrai bonheur !
3. En considérant ces choses, nous pouvons bien nous écrier : comme c’est une grande chose que d’être un vrai chrétien, un chrétien dans le sens de l’Évangile, conforme dans sa vie et dans son cœur à la volonté de Dieu ! Qui est suffisant pour cela ? — Certes, nul homme qui n’est pas né de Dieu. — Je ne suis pas surpris qu’un des plus sages déistes ait prononcé ces paroles : « Je crois que la Bible est le plus beau livre que j’aie lu dans ma vie. Et cependant j’ai contre lui une objection insurmontable : il est trop beau ; il propose un plan, il présente un corps de doctrines et de préceptes beaucoup trop excellent pour que des êtres bornés et faibles, comme les hommes, puissent parvenir à le pratiquer. » — Cela est vrai dans tout autre supposition que celle des Ecritures, qui, si on l’admet, détruit toute difficulté : car si toutes choses sont possibles avec Dieu, alors toutes choses sont possibles à celui qui croit.
4. Mais examinons, d’abord, la première partie de la déclaration de notre Seigneur : si ton œil est net tout ton corps sera éclairé ; en second lieu, la dernière partie de cette déclaration : si ton œil est mal disposé, tout ton corps sera ténébreux ; et en troisième lieu, le terrible état de ceux dont les yeux ne sont pas nets : si la lumière qui est en toi n’est ténèbres, combien grandes seront les ténèbres mêmes ?
I.
1. Si ton œil est net tout ton corps sera éclairé : — si ton œil est net, c’est-à-dire, si Dieu est dans toutes les pensées ; si tu l’as toujours en vue ; si ton désir est, dans les grandes choses comme dans les petites, dans toute ta conduite, de faire sa volonté et non la tienne ; si tu peux lui dire, à lui, et non à une créature : Seigneur, tu es le maître et le but de mes désirs, — alors la promesse s’accomplira en toi : tout ton corps sera éclairé ; la lumière céleste éclairera ton âme ; dans toutes tes actions tu auras et le témoignage d’une bonne conscience envers Dieu, et le témoignage de l’Esprit Saint que toutes tes voies sont agréables au Seigneur.
2. Lorsque ton âme sera pleine de cette lumière, tu seras capable, suivant l’ordre donné aux Thessaloniciens par Saint Paul, de te réjouir toujours, de prier sans cesse, et de rendre grâces à Dieu en toutes choses. Car qui peut posséder toujours la présence et l’amour de Dieu, et ne pas se réjouir toujours ? Qui peut toujours fixer un regard d’amour sur Dieu, et ne pas prier sans cesse ? Le cœur n’est-il pas alors toujours tourné vers Dieu ? — Qui de nous peut être assuré que ce tendre père est satisfait de toutes ses actions et de ses souffrances, et ne pas être forcé à rendre grâces en toutes choses, sachant que toutes choses concourent à son bien ?
3. Ainsi tout son corps sera éclairé ; il faut sans aucun doute entendre par cela, la lumière de la connaissance, laquelle résulte de l’onction d’en Haut qui demeure en lui, et lui enseigne toutes les choses, qu’il lui est indispensable de savoir pour plaire à Dieu. — C’est par cette lumière, qu’il a, dans toutes les circonstances de sa vie, une connaissance claire de la volonté divine ; non pas sans les moyens, mais dans l’usage de tous ces moyens que Dieu lui a donnés. Et marchant dans cette lumière, il ne peut que croître dans la connaissance et l’amour du Seigneur Jésus, et faire de continuels progrès dans la sainteté.
II.
1. Notre Seigneur observe en second lieu : si ton œil est mal disposé, tout ton corps sera ténébreux. — Si ton œil est mal disposé, c’est-à-dire si ton œil n’est pas net, — car l’œil qui n’est pas net, est mal disposé, — tout ton corps sera ténébreux, — Il est certain qu’il ne peut pas y avoir de milieu entre un œil net et un œil mal disposé : car toutes les fois que nous n’avons pas Dieu en vue, c’est à la créature que nous demandons le bonheur ; ce qui n’est pas autre chose que de se rendre coupable d’idolâtrie, quelle que soit cette créature, — peu importe que nous nous attachions aux plaisirs des sens, aux plaisirs de l’imagination, à la louange des hommes, aux richesses, toutes choses que l’apôtre Jean désigne par les mots : amour du monde ; si ces choses sont notre but final, notre œil est mal disposé ; tout autant que vous aspirez à l’une d’entre elles, à ce qui n’est pas Dieu, toute votre âme, toute votre vie sera ténébreuse : une ignorance entière de vous-même, de vos meilleurs intérêts, de vos relations avec Dieu vous entourera des plus épaisses ténèbres ; et ce sera votre état, tout aussi longtemps que l’œil de votre âme se fixera sur l’une de ces choses.
2. Que de preuves n’avons-nous pas autour de nous de cette triste vérité, savoir que ceux dont l’œil n’est pas net, ignorent entièrement la nature de la vraie religion ! comme il y en a, même parmi les hommes aimables et dont la vie est sans reproche, qui ignorent, tout autant que les mahométans et les païens, Dieu, le culte qu’on doit lui rendre en esprit et en vérité, et leur propre condition. — Cependant ils ne sont nullement dépourvus d’intelligence : plusieurs d’entre eux même ont fortifié leurs facultés naturelles par une solide éducation, et ont acquis un grand fond de science. Comme ils sont néanmoins ignorants sur Dieu et sur les choses de Dieu ! Comme ils ignorent tout ce qui a rapport au monde invisible et éternel ! — Oh ! Pourquoi restent-ils dans cette déplorable ignorance ? — Simplement parce que leur œil n’est pas net : ils n’ont pas Dieu en vue ; il n’est pas dans toutes leurs pensées ; ils ne désirent pas le ciel et n’y pensent pas ; — c’est pourquoi il tombent aussi bas que l’enfer.
3. C’est par la même raison qu’ils sont aussi dépourvus de sainteté que d’une science utile : c’est parce que leur œil n’est pas net qu’ils sont étrangers à la religion vitale. Malgré toutes leurs belles qualités, toute leur instruction, leur connaissance des diverses branches de la littérature, malgré même leur courtoisie, leur humanité, — si leur œil n’est pas uniquement fixé sur Dieu, ils ne peuvent rien connaître de la religion scripturaire ; ils ne savent même pas ce que signifie la sainteté chrétienne, ce que c’est que la nouvelle naissance, qui en est comme la porte ; ils ne connaissent pas plus ces choses que les connaissent les brutes des champs ; il ne se repentent pas et ne croient pas à l’Évangile ; ils sont encore moins renouvelés dans leur cœur à l’image de Celui qui les a créés. N’ayant éprouvé rien de tout cela, ils n’en ont pas la plus petite idée : si vous venez à parler d’une telle chose, attendez-vous à entendre dire : trop de religion t’a mis hors de sens ! tant ils sont dépourvus, quelles que soient leurs qualités, de cette religion qui est utile auprès de Dieu !
4. Et jusqu’à ce que leur œil soit net, ils sont aussi éloignés du bonheur que de la sainteté. La fortune, les honneurs, les plaisirs, en un mot, tout ce que ce monde passager donne, peut leur procurer de temps à autre quelques songes agréables ; mais cela peut-il satisfaire aux désirs d’une âme immortelle ? — Hélas ! toutes ces choses réunies ne peuvent donner le repos, — la plus petite partie du bonheur, — à un esprit immortel créé pour Dieu. L’âme affamée, va comme l’abeille, de fleur en fleur ; et retourne avec une espérance déçue et une attente trompée. Chaque créature s’écrie, l’une à haute voix, l’autre en secret : — le bonheur n’est pas ça moi ! et l’univers entier proclame à toute oreille attentive, que le Créateur ne lui a pas accordé la capacité de donner le bonheur, et que, par conséquent, malgré tous leurs efforts et leur fatigue, les humains ne peuvent pas trouver là la félicité. Oui, plus les hommes se donnent de peines pour arracher le bonheur aux objets terrestres, plus grand est leur chagrin, plus certain est leur désappointement.
5. Quoique le commun des hommes ne puisse pas trouver le bonheur dans les vains plaisirs du monde, celui dont l’œil n’est pas net, ne peut-il pas cependant le trouver dans la science ? — Nullement, tout au contraire ; car on a observé de tout temps que les hommes les plus savants étaient les hommes les plus mécontents ; ce qui forçait une personne d’une grande instruction à déclarer : un sot peut trouver une espèce de paradis sur ta terre, (quoique ce soit une grande erreur), mais un homme instruit ne le peut pas ? L’instruction naturellement produit l’impatience, le mécontentement : la science, dit l’Apôtre, enfle. Or, où existe l’orgueil, là n’existe pas le bonheur : ces deux choses sont incompatibles. Aussi la triste réflexion faite dans les lignes suivantes est très vraie, partout où un sentiment réel de religion n’existe pas : — « O raison, à quoi sert-il d’être savant ? à voir mieux cette pénible scène ! à savoir se plaindre avec plus de cause ! à souffrir avec une plus exquise sensibilité. »
III.
1. Il nous reste à examiner, en troisième lieu, cette question importante de notre Seigneur : si donc la lumière qui est en toi n’est que ténèbres, combien seront grandes les ténèbres mêmes ? Voici le vrai sens de ces paroles : si le principe qui doit communiquer la lumière à toute ton âme, comme l’œil le fait pour le corps, — diriger l’entendement, tes passions, tes affections. tout ton caractère, tes pensées, tes paroles, tes actions, — si ce principe dis-je, est obscurci, ténébreux et faux, comme les conséquences doivent en être terribles !
2. Afin de mieux voir cela, considérons cette vérité dans quelques cas particuliers ; commençons par un fait qui a plus qu’une petite importance. C’est un homme qui cherche un emploi pour son fils : Si l’œil de ce père n’est pas net, s’il n’a pas en vue la gloire de Dieu, si son premier motif n’est pas de lui procurer une position qui soit utile avant tout à ses intérêts spirituels, la lumière qui est en lui n’est évidemment que ténèbres. Et quelles ténèbres ! l’erreur qui le trompe n’est certes pas petite ; elle est immense. Quoi ! Ne préférez-vous pas que votre fils soit savetier sur la terre, et un saint glorieux dans le ciel, à ce qu’il soit un riche seigneur sur la terre et un damné en enfer ? — Si ce n’est pas là ce que vous préférez, combien grandes sont vos ténèbres ! — Comme il est stupide, insensé celui qui préfère un palais sur la terre à un trône dans les cieux ! Comme il doit être profondément ténébreux l’entendement de ce père qui, pour procurer à son fils l’honneur qui vient des hommes, l’expose à une honte éternelle, dans la compagnie du diable et de ses anges !
3. Je ne peux pas encore laisser de côté ce sujet à cause de son énorme importance. — Combien doivent être grandes les ténèbres de cet exécrable malheureux, — je ne peux pas l’appeler autrement, que ce soit un riche ou un pauvre, — qui vend son propre enfant au diable ! — Ne considérerait-on pas comme un monstre celui qui dévorerait ses enfants ? Et celui qui, par ses actes, donne sa fille à ce lion rugissant, pour la laisser dévorer, n’est-il pas un plus grand monstre ? — Mais le futur est riche : il a deux cents cinquante mille francs. — Qu’importé même s’il avait dix fois plus que cela : plus il a, plus il est à craindre qu’elle n’échappe pas à la damnation. De quel œil la regarderas-tu, cruel père, quand elle te dira dans les abymes de l’enfer : — tu m’as plongée dans ce lieu de tourments, — Si tu m’avais donnée à un homme pieux et pauvre, je pourrais maintenant me reposer sur le sein d’Abraham. Oh ! de quoi m’ont servi les richesses ? Elles m’ont précipitée, ainsi que toi, dans l’enfer !
4. Vous qui êtes appelés Méthodistes, y en a-t-il parmi vous qui soient ainsi cruels envers leurs enfants, et qui cherchent à les marier bien, selon l’expression du monde, c’est à dire, a les vendre à un acheteur, qui a beaucoup d’argent, mais qui n’a que peu ou point de religion ? — La lumière qui est en vous n’est-elle aussi que ténèbres ? Vous aussi estimez-vous Dieu moins que Mammon ? Etes-vous aussi dépourvus d’intelligence ? Avez-vous aussi peu profité de ce que vous avez entendu ? — Femme, homme, pense à ce que tu fais ! Oses-tu aussi vendre ton enfant au diable ? Or, c’est ce que vous faites, autant que cela dépend de vous, quand vous mariez un fils ou une fille à un enfant du diable, quelle que soit sa fortune. — O ! recevez conseil à temps ! prenez garde à cet hameçon doré ! — la mort et l’enfer sont à sa suite. — Préférez la grâce à la fortune, la gloire dans les cieux aux richesses sur la terre ! si vous ne le faites pas vous êtes pire que les Cananéens : ils ne faisaient passer leurs enfants que par le feu à Moloch ; vous faites passer les vôtres par un feu qui ne s’éteint pas, et vous les y fixez à jamais ! — Oh ! combien grandes doivent être les ténèbres qui vous portent, après avoir agi ainsi, à dire que vous n’avez point fait de mal !
5. Considérons un fait à peu près semblable. Supposez qu’un jeune homme, après avoir terminé ses études à l’Université, désire se consacrer an ministère de l’évangile : avec cette intention il reçoit les ordres. Quel motif le dirige dans tout cela ? Quel but se propose-t-il ? Si son œil est net, son but unique c’est de sauver son âme et celle de ceux qui l’écoutent, — c’est de servir à conduire autant d’âmes que possible, des ténèbres à la lumière de la vérité. Si son œil, au contraire n’est pas net, s’il a en vue ses aises, l’honneur, l’argent, ou l’avancement, — le monde peut le croire sage, mais Dieu lui dit : tu es un insensé ! — Et tandis que la lumière qui est en lui n’est que ténèbres, combien grandes sont ces ténèbres ! quelle folie peut être comparée à la sienne ? — Être mis à part pour le service de Dieu, et ne rechercher que les choses terrestres ! — un pasteur mondain est un fou pire que tous les fous, un insensé pire que tous les insensés ! Ces êtres vils, infâmes sont la cause du mépris qui tombe sur le clergé : oui les pasteurs qui aiment les plaisirs, l’argent, la gloire, l’avancement, font mépriser leurs collègues ; ils sont la peste de la société chrétienne ; ils font le malheur de l’espèce humaine ; ils font fumer les vengeances de l’Eternel. St. Chrysostome les avait en vue, quand il disait : l’enfer est pavé des âmes de pasteurs se disant chrétiens.
6. Voici un autre fait. — Une jeune demoiselle, à fortune, est courtisée en même temps par un homme riche et sans piété, et par un homme pieux sans fortune ; en d’autres termes, par un riche enfant du diable et par un enfant pauvre de Dieu. Que dirons-nous, toutes circonstances étant égales, si elle préfère l’homme riche à l’homme pieux ? — II est évident alors que son œil n’est pas net : par conséquent son esprit insensé est obscurci ; et combien grandes sont les ténèbres qui lui font croire que l’or et l’argent sont une plus forte recommandation que la sainteté, — qui lui rendent un enfant du diable, qui a de la fortune, plus aimable qu’un enfant de Dieu, qui n’en a pas ? Quels mots peuvent exprimer la folie inexcusable d’un tel choix ? Quel objet de raillerie ne sera-t-elle pas, si elle ne se repent point, pour tous les diables de l’enfer, quand son riche compagnon l’aura conduite, avec lui, dans ce lieu de tourments.
7. Y a-t-il quelqu’un de ceux qui se trouvent ici, qui soient concernés par ces réflexions ? Il faut qu’il me permette de les appliquer à sa conscience avec simplicité, en présence de Dieu. —Vous à qui Dieu a confié des enfants, votre œil est-il net quand vous choisissez pour eux un compagnon pour la vie ? Quelles qualités cherchez-vous chez vos gendres et chez vos belles-filles ? — L’argent ou la religion ? Quelle est votre première considération ? — Comme l’enseigne le vieux poète latin, demandez-vous d’abord la fortune et puis la vertu ? — Jugez-en par ceci : — Préféreriez-vous un riche païen à un pieux chrétien, — un enfant du diable, avec de grand biens, à un enfant de Dieu sans biens, — un seigneur qui a le diable dans son cœur, (ce qu’il laisse bien voir) à un négociant, dans le cœur duquel vous avez lieu de penser que Christ habite ? — Oh ! combien grandes sont les ténèbres qui vous font préférer un enfant du diable à un enfant de Dieu !
8. C’est vous surtout, qui êtes appelés ordinairement méthodistes, à qui je parle. Je suis votre fidèle serviteur depuis plus de cinquante années, en présence de Dieu. Je vous ai souvent exhortés sur ce point. Je vous donne encore un avertissement, qui sera peut-être le dernier. — Quelqu’un d’entre vous ose-t-il, dans le choix d’une profession, avoir plutôt en vue les choses de la terre que les choses de Dieu ? Quand vous choisissez un compagnon pour la vie, pour vos enfants, pensez-vous au ciel ou a la terre ? Et pouvez-vous de sang-froid préférer soit pour vous, soit pour un membre de votre famille, un enfant du diable qui a de l’argent, à un enfant de Dieu qui n’en a pas ? — Quoi ! les païens mêmes s’écrient : âmes, courbées vers la terre, et étrangères au ciel ! Repentez-vous, repentez-vous de cette vile mondanité ! renoncez au titre de chrétien, ou préférez, soit pour vous, soit pour vos enfants, la grâce à l’argent, le ciel à la terre ! Pour le temps à venir, que votre œil soit net, afin que tout votre corps soit éclairé !